3. Les data centers écologiques
Data center sous l'eau
5 à 8 ans
💡 Quel est cet objet ?
Cet objet qui se trouve sous l’eau s’appelle un data center. Celui-ci appartient à l'entreprise Microsoft qui est une multinationale informatique qui développe et vend des logiciels et des équipements numériques.
Le data center contient des ordinateurs empilés qui stockent et traitent de nombreuses données. Ces ordinateurs fonctionnent en permanence et donc ils chauffent énormément.
💡 Pourquoi ce data center se trouve-t-il sous l’ eau ?
Pour éviter que les ordinateurs chauffent trop, il faut normalement un système pour les refroidir, mais celui-ci consomme énormément d’énergie. En comparaison, un data center peut consommer plus d’énergie qu’une ville américaine ! Alors pour réduire cette consommation d’énergie, certaines sociétés ont créé des data centers sous l’eau afin qu’ils se refroidissent naturellement.
Cependant, les data centers immergés posent deux problèmes.
Le premier problème est que ces data centers sont beaucoup plus petits que ceux en surface et donc ils stockent moins d'informations.
Deuxièmement, si un problème surgit dans un data center, il n'est pas possible de le réparer sous l’eau. Il faudra alors le sortir puis le remettre en place. Il est donc plus difficile à réparer.
9 à 11 ans
💡 Que peut-on faire pour que les data centers polluent moins ?
Il y a plusieurs solutions pour réduire l’impact écologique des data centers. On peut par exemple, construire des data centers dans des pays où il fait naturellement plus froid comme en Finlande par exemple. Cependant, cela augmente la distance entre les serveurs et les utilisateurs. Une autre solution est celle d’utiliser le surplus de chaleur produit par les ordinateurs pour chauffer des bureaux. Afin de réduire l’empreinte écologique des data centers, on peut également les alimenter avec des énergies renouvelables comme des panneaux solaires ou des éoliennes.
💡 Pourquoi les data centers polluent-ils ?
Un data center, c’est une pièce qui regroupe de nombreux ordinateurs empilés et qui fonctionnent continuellement. Ces ordinateurs stockent et traitent toutes les données des utilisateurs d’Internet. Pour qu’ils fonctionnent, ils ont besoin de beaucoup d'électricité. On considère que d’ici 2030, 10% de la production mondiale d’électricité sera réservée aux data centers. La moitié de l’électricité utilisée par ceux-ci sert à refroidir les ordinateurs. De plus, les systèmes de refroidissement utilisent des produits chimiques dangereux ainsi que des batteries dont l’extraction des composants est néfaste pour la Terre. Ces batteries sont également mal recyclées.
💡 Pourquoi est-il plus écologique de les placer sous l’ eau ?
Immerger un data center est plus écologique, car cela permet d’utiliser moins d’énergie. En effet, les ordinateurs sous l’eau sont naturellement refroidis. Cela permet également de réduire la distance entre serveurs et utilisateurs et c’est moins coûteux.
Le taux de défaillance des serveurs sous-marins est moindre que ceux des serveurs terrestres. L'empreinte carbone est limitée en plaçant les serveurs près des villes côtières, éloignées des continents.
12 à 15 ans
💡 Quel est l’impact énergétique d’un data center écologique ?
Pour le sous-marin de Microsoft, tout est alimenté par des énergies renouvelables. Si nous prenons l’exemple du centre de données “Merlin” en Capgemini (Royaume-Uni), celui-ci est construit selon les normes LEED (une accréditation de bâtiment écologique indépendante et internationalement reconnue). Son système de refroidissement grâce à l’air frais permet d’économiser 80% des coûts d’exploitation et produit 50% d’émissions de carbone en moins. Ce centre économise 91% d’énergie par rapport à un centre classique.
💡 Existe-t-il d’autres stratégies pour limiter l’impact environnemental des centres de données ?
Oui, il existe différentes stratégies pour rendre ces centres plus écologiques. Dans un premier temps, on peut développer le free-chilling ou le free-cooling, c’est-à-dire, utiliser l’air frais pour refroidir le local.
On peut également redistribuer la chaleur produite afin de chauffer des piscines, comme c’est le cas à Paris, ou alors chauffer des bureaux par Air France. Le but de cette démarche serait de chauffer une ville entière.
Enfin, on peut utiliser les énergies renouvelables. C’est le cas du Moutain Rennesoy en Norvège où le refroidissement se fait avec l’eau de la Mer du Nord et les serveurs sont à température grâce aux centrales hydroélectriques situées dans les fjords.
Pour réduire les dépenses énergétiques et la pollution engendrée par les centres de données, la Commission européenne étudie une nouvelle solution : délocaliser les centres de données dans l’espace. Cependant... Une telle solution pose de nombreuses questions et critiques notamment au sujet de pollution spéciale, l'impact de la production et la mise en orbite d'une telle infrastructure ou encore l'énergie engendrée par le flux de données entre la terre et l'espace.
💡 Que se passe-t-il en Belgique au niveau des enjeux environnementaux des data centers ?
En Belgique, Google a déja installé un data center à Saint-Ghislain, c’est son 4e en Wallonie. Grâce aux eaux recyclées du canal Nimy-Blaton, on peut refroidir les installations, ce qui élimine le besoin de réfrigération et permet de consommer moins d’énergie. Il est classé 1er à égalité avec celui d’Hamina en Finlande dans les data centers les plus écologiques de l’entreprise.
Il existe aussi un autre data center vert à Gembloux, créé par l'entreprise Engie. Ce centre de données a une climatisation venant pour 90% du temps de l'air extérieur pour refroidir les salles. De plus, une partie de la production verte de l'entreprise est utilisée pour ce centre. Néanmoins, une des particularités de cette infrastructure est sa colocation, un "white space", un espace blanc qui permet aux entreprises de stocker leurs données.
D’ici 2024, des éoliennes seront en fonctionnement pour couvrir les activités de Google en Belgique, comme les data centers et les bureaux. Ils espèrent pouvoir arriver à une consommation totale d’énergie sans carbone d’ici 2030.
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