Instagram est une application et un site où il est possible de partager des vidéos, des photos et de communiquer avec des amis ou des personnes que l'on ne connait pas. Il faut avoir au moins 13 ans pour s'inscrire. Cette application permet également de "suivre" les comptes d'autres personnes et notamment de célébrités. Certains utilisateurs gagnent leur vie grâce à Instagram, on les appelle des influenceurs.
La photo a été prise dans la ville d’Oia qui se trouve à Santorin en Grèce. Il y a autant de monde au même endroit, car à cause des réseaux sociaux, les touristes ont découvert que cet endroit permettait d’avoir une belle photo d’un coucher de soleil. En effet, lorsque des influenceurs publient une photo en indiquant l’endroit précis où elle se trouve, le lieu est souvent envahi de touristes qui souhaitent obtenir la même photo.
Les réseaux sociaux et notamment les influenceurs provoquent du tourisme de masse. En effet, les magnifiques photos retouchées qu’ils postent poussent leurs nombreux abonnés à se rendre au même endroit. Ces personnes vont également publier une photo du lieu, ce qui va attirer d'autres personnes à se rendre sur le site. Cet enchaînement provoque du tourisme de masse qui contribue à la pollution due aux transports et à la destruction l’environnement puisque tout le monde ne respecte malheureusement pas les lieux qu’ils visitent.
Afin d’éviter ce phénomène qui détruit les beaux paysages de notre planète, il faut éviter d’indiquer l’endroit précis où a été prise la photo. Cela évitera à tout le monde de se rendre au même endroit et cela apportera un peu plus de diversité sur les photos que tu pourras voir sur les réseaux sociaux. En plus de cela, la photo que tu publieras sera unique !
Même si les réseaux sociaux peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement, ils peuvent également avoir un impact positif. En effet, de nombreux comptes nous informent sur l’impact écologique de nos modes de vie et nous proposent des alternatives simples à mettre en place. Dans ce cas-ci, les réseaux sont utilisés dans le but de conscientiser à l’écologie. Grâce à ces plateformes, il est également plus facile de réunir un grand nombre de personnes pour manifester ou pour aider à récolter des déchets sur une plage par exemple.
Oui, WWF et l’ONG TBWAParis ont envoyé 9 instagramers à différents endroits du monde, au cœur de paysages disparus, afin qu’ils puissent encourager leurs communautés à se mobiliser pour sauver d'autres lieux d’un désastre écologique causé par l’Homme. C’est la campagne #TooLatergram.
Il y a également le défi le Trash Challenge, le #Trashtag, lancé sur les réseaux sociaux en 2015. Ce défi consiste à poster une photo d’un endroit couvert de déchets et une autre photo du même endroit nettoyé (avant/après). En 2019, le challenge #FillTheBottle est également apparu. Ce dernier consiste à remplir une bouteille de mégots ramassés par terre et d’en poster la photo sur Twitter ou sur Instagram. Au fur et à mesure des années, les hashtags et les influenceurs sont de plus en plus nombreux afin de sensibiliser les utilisateurs à l’écologie et de les alerter de la situation environnementale.
En postant des photos de paysages et en mettant la géolocalisation de ces lieux sur les réseaux sociaux, les utilisateurs contribuent à la destruction des paysages et au tourisme de masse dans ces endroits. C’était le cas lors du Super Bloom (Californie) en 2019, 200 000 personnes ont afflué vers ce site causant une situation apocalyptique et la destruction du paysage.
Un autre exemple, quand des touristes partent en safari en Afrique, ils aiment souvent partager des photos sur les réseaux sociaux. Mais sans le savoir, ils peuvent mettre les animaux en danger. Pourquoi ? Parce que leurs publications contiennent des informations de géolocalisation, c'est-à-dire des coordonnées précises indiquant où la photo a été prise. Les braconniers, qui chassent illégalement les animaux, utilisent ces informations pour retrouver l’endroit exact où se trouvent les animaux et les capturer ou les tuer. On pourrait penser qu'il suffit de ne pas indiquer la localisation de la photo lors du partage sur les réseaux sociaux, mais ce n'est pas si simple. En effet, même si l’emplacement n'est pas visible sur la publication, les données sont enregistrées dans les informations de la photo, un peu comme une carte d'identité. Les braconniers peuvent donc récupérer ces données et trouver facilement où se trouvent les animaux.
Enfin, il y a aussi la problématique énergétique des publications sur les réseaux sociaux. Selon l’étude de Greenspector (2021), ceux-ci expliquent qu'un utilisateur de réseaux sociaux sur mobile rejetterait 60 kgEqCO2 par an, soit l’équivalent de 535 km effectués en voiture. Chaque publication est stockée sur des serveurs dans les data centers, alimentés 24h/24 en électricité. Plus les contenus sont abondants, plus le coût environnemental des serveurs s’alourdit.
L’organisme WWF a créé une nouvelle géolocalisation #IProtectNature, afin de ne pas mettre la géolocalisation réelle des lieux et de les protéger du tourisme de masse.
Il faut également éviter l’excès et réfléchir à la pertinence de nos publications sur les réseaux sociaux.
Bibliographie :
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Colin, A. (2020, 26 octobre). Quel impact environnemental des réseaux sociaux. Le Bon Digital. https://lebondigital.com/impact-environnemental-reseaux-sociaux/
Courboulay, V. (2021). Vers un numérique responsable. Repensons notre dépendance aux technologies digitales. Arles : Actes Sud.
Derudder, K. (2021). Quelle empreinte environnementale pour les applications réseaux sociaux ? Édition 2021. Greenspector. Consulté sur https://greenspector.com/fr/reseaux-sociaux-2021/
Ferreboeuf, H. (2018). Pour une sobriété numérique. The Shift Project. Consulté sur https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2018/11/Rapport-final-v8-WEB.pdf.
Flipo, F., Dobré, M., & Michot, M. (2013). La face cachée du numérique: l’impact environnemental des nouvelles technologies. Paris : L'échappée.
Mukaz, M. (2022). Instagram comme cause du surtourisme : une photographe belge capture les dégâts. RTBF. Consulté sur https://www.rtbf.be/article/instagram-comme-cause-du-surtourisme-une-photographe-belge-capture-les-degats-11053970?fbclid=IwAR0SqgU6O2_ZuUceRL0qsiRk_SBwVA6_9mZh3JAnuDZNmRu0veDNIKcix_8