4. Les flux vidéos 

L’usine représentée sur la photo est une centrale nucléaire. Celle-ci sert à produire de l’électricité. En Belgique, plus de la moitié de cette énergie provient des centrales nucléaires. Une petite partie est produite grâce au soleil, au vent et à l'eau et le reste est produit en utilisant du charbon ou du pétrole. Cette dernière source d’énergie est très polluante puisqu’elle rejette du CO2 et qu’elle utilise des ressources non renouvelables, ce qui veut dire qu'elles peuvent s'épuiser. Les centrales nucléaires polluent quant à elles à cause des déchets radioactifs qu’elles produisent et que l’on ne sait pas traiter. 

Ces logos sont placés sur la centrale nucléaire, car pour fonctionner, les plateformes de vidéos utilisent énormément d’électricités. Par exemple, regarder une vidéo en ligne de 10 minutes équivaut à la consommation électrique d’un téléphone pendant 10 jours. La quantité d'électricité alimente notamment des data centers où sont stockées les vidéos. 

Durant l’année 2018, la consommation de vidéos a généré autant de CO2 qu’un pays comme l’Espagne ! Cette pollution provient de la quantité nécessaire d’électricité dont les data centers (qui stockent toutes les vidéos) ont besoin pour fonctionner et aussi pour refroidir. Cette pollution provient également de la fabrication de ces data centers. 

En effet, si tu veux savoir pourquoi et comment les data centers polluent je te renvoie vers la fiche n°3 pour plus de détails. 

Pour diminuer la pollution due au visionnage de vidéos sur Internet, la première solution est de limiter sa consommation en déterminant une limite de temps par jour. 

La deuxième solution facile à mettre en place est de baisser la qualité de la vidéo au minimum lorsqu’on écoute le son sans regarder l’image, ou de diminuer un peu la qualité lorsqu’on regarde la vidéo. 

La troisième solution est de télécharger les vidéos sur les plateformes (comme Netflix et Disney+) quand on est en wifi plutôt que de les regarder en streaming en utilisant la 4G. 

Une quatrième solution est de désactiver la lecture automatique des vidéos sur les plateforme de streaming ou les réseaux sociaux. 

Dans les 4% d’émission de gaz à effet de serre produit par le numérique, 80% sont dédiés aux flux vidéos. Dans un premier temps, cela est dû à la production nécessaire à l’acheminement des vidéos stockées dans le data center vers les terminaux (tablette, smartphone…). Ensuite, le format vidéo est lourd. Selon le rapport de The Shift Project (Efoui-Hess, 2019), 10 heures de streaming vidéo en ligne représentent davantage de données que l’intégralité des textes Wikipédia anglais. La taille du fichier est également très polluante, le film Pulp Fiction en Haute Définition sur Netflix représente à lui seul 10 giga-octets, contre 50 kilo-octets pour un mail sans pièce jointe, soit 200 000 fois plus. 

The Shift Project (Efoui-Hess, 2019) estime qu’une personne ayant regardé la série Game of Thrones a généré une émission de 8,8 kg de CO2, ce qui est égal à un parcours de 130 km pour une voiture citadine. Les séries Stranger Things et Breaking Bad correspondent quant à elles à 2,8 et 6,3 kg de CO2. Regarder des vidéos Youtube représente l’émission de 11,3 millions de tonnes de gaz à effet de serre, chaque année. Son empreinte carbone annuelle équivaut à 2 millions de fois le tour du monde en avion ou bien la pollution totale générée par une ville de 600 000 d’habitants. 

Le Cloud Gaming permet à un joueur d’accéder à un jeu depuis n’importe quel écran grâce à une connexion Internet, c’est le cas de la plateforme Xbox de Microsoft ou  Stadia de Google (fermé depuis 2023). 

Avec sa démocratisation, il faudra augmenter le nombre de câbles sous-marins, car ils ne peuvent qu’absorber une quantité de données limitées. En 2019, on supposait que si le cloud gaming connaissait un grand succès, cela entrainerait une hausse de la consommation énergétique des data centers dans le monde et que cette utilisation demanderait une consommation d'électricité près de deux fois supérieures à celle d’aujourd’hui. Le secteur du jeu vidéo de Californie consommerait dans ce cas autant qu’un pays comme le Sri Lanka (Legouge, 2019). 

Aujourd'hui, le succès du Cloud Gaming n'est plus une supposition ! En 2023, plus de 20 millions de joueurs utilisaient Xbox Cloud Gaming. Cette hausse ne va pas s'arrêter, selon Statista, le nombre d'utilisateurs global des Cloud Gaming devrait augmenter continuellement entre 2024 et 2027, soit au total 97,1 millions d'utilisateurs (+24,53 %).